Solar Impulse 2 : Tour du monde en avion électrique

lundi 9 mars 2015

Le prototype a pris son envol ce matin depuis Abou Dhabi pour un tour du monde qui devrait durer 5 mois environs. Le projet, dont les premières ébauches remontent à 1999 par l’aéronaute Bertrand Piccard a vu aboutir 2 avions : Solar Impulse et Solar Impulse 2. Ce projet se veut une vitrine technologique pour les vols à énergie solaire. En effet, les avions n’utilisent pas de gaz, de pétrole ou bien de moteur à explosion pour se propulser.

Après plusieurs tentatives de tour du monde en ballon entre 1997 et 1999 (tour du monde qu’il achèvera finalement au troisième essai en un peu moins de 20 jours le 20 Mars 1999), Bertrand Piccard décide de s’associer en 2003 avec l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne afin de développer un projet d’avion fonctionnant uniquement grâce à l’énergie solaire. Il s’adjoint également les services du pilote suisse André Borschberg et le développement commence l’année suivante.

Le second projet Solar Impulse 2 est encore plus ambitieux que le premier car il ne s’agit plus d’effectuer des vols de quelques heures mais un véritable tour du monde en utilisant comme seule source d’énergie, l’énergie solaire.

Ce projet représente un réel défi technologique car l’équipe a, bien entendu, utilisé des technologies existantes comme les cellules photovoltaïques mais, afin de réaliser ce tour du monde, il a fallu pousser ces technologies au bout de leurs limites. Car même si Solar Impulse 2 n’est pas le premier avion solaire, c’est en revanche le premier à pouvoir voler toute une nuit durant. De plus, de par sa forme, l’appareil requiert une grande attention de la part du pilote.

L’avion est construit avec des matériaux composites et le poids des accumulateurs nécessaires pour continuer d’alimenter les moteurs électriques pendant la nuit représente 25% de la masse totale de l’engin. Cette expérience pourrait bien changer les mentalités des industriels de l’aéronautique même s’il est vrai que le coût unitaire des technologies employées, la faible vitesse (50-100 km/h), et le poids de l’appareil (2.5 tonnes) ne sont en rien comparables aux aéronefs que les compagnies utilisent de nos jours. Le but de la démarche n’en est pas pour autant dénué d’intérêt et des applications industrielles pourraient bien voir le jour suite à cette expérience grandeur nature.

Une affaire à suivre donc et l’équipe du projet a même créé un site web (http://www.solarimpulse.com/) sur lequel vous pourrez retrouver les données de vol, la trajectoire de l’appareil et d’autres informations le tout en temps réel.

À noter également que le projet est sponsorisé par plusieurs entités dont Bayer, Google, Moët Hennessy ainsi que la Principauté de Monaco pour n’en citer que quelques-unes.